Jeunesse et consolidation de la paix

Les jeunes peuvent jouer et jouent effectivement une variété de rôles différents et changeants dans les contextes de conflit et d’après-conflit.

Ces rôles peuvent aller de la dissidence ou du rejet du processus de paix à l’activisme politique, en passant par la criminalité et l’autodéfense, la négociation et la médiation, la sécurité et la justice, ou encore l’instauration de la paix. Il est donc important, pour la paix et la sécurité à long terme, d’impliquer les jeunes de manière positive et de leur donner un rôle dans leur société, et de garantir la pleine jouissance de leur droit à la participation. Il est donc important de garantir la participation significative des jeunes aux efforts de consolidation de la paix et aux processus de paix.

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Les jeunes peuvent être des moteurs et des agents de changement importants dans le développement de leurs sociétés. Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils sont ouverts au changement, au retour d’information et à l’apprentissage, qu’ils ont tendance à être davantage tournés vers l’avenir, idéalistes et innovants, et qu’ils sont prêts à prendre des risques. Dans l’ensemble, il est très important que les besoins et les priorités spécifiques des différents groupes de jeunes pendant et après un conflit soient identifiés et pris en compte par le biais d’initiatives ciblées, qui devraient être élaborées avec et par les jeunes eux-mêmes. Il existe de nombreux types d’engagements de jeunes dans la construction de la paix, qui peuvent être observés à différents stades d’un conflit. Par exemple :

• Les jeunes peuvent s’engager dans des efforts visant à prévenir l’éclatement de la violence dans les contextes “pré-conflit”, notamment par des interventions précoces visant à prévenir la violence, telles que l’éducation promouvant une culture de la paix, les débats et dialogues sur la paix, les dialogues religieux, l’éducation civique et l’éducation des électeurs, le théâtre éducatif et la radio communautaire, les festivals de sport et de musique, et la fourniture d’un soutien humanitaire.

Bonnes pratiques : Amérique latine

Le programme “OIJTravesías”, soutenu par l’Organisation Internationale de la Jeunesse pour l’Amérique Latine (OIJ) a créé en 2018 une initiative de formation et d’échange culturel “Construire la paix par le cinéma” pour permettre à de jeunes cinéastes de Mexico (Mexique) et de Colón City (Panama) d’aborder la violence par le biais du cinéma. Les jeunes ont participé à des sessions de formation sur la réalisation de films documentaires et sur l’agenda de la jeunesse, de la paix et de la sécurité. Les jeunes ont mené l’ensemble du processus créatif, de l’écriture du scénario à la production du film, en passant par le rôle d’acteur et la participation de leurs pairs en tant que spectateurs. Grâce à ces courts métrages, ils ont pu exprimer leur point de vue sur des questions liées à la paix et à la sécurité dans leur environnement local.

• Les jeunes peuvent intervenir pour atténuer l’impact des conflits violents là où ils sont apparus et pour construire la paix et la cohésion sociale – par exemple, par le biais de dialogues entre pairs dans les communautés touchées par les conflits, en soutenant le désengagement et la réintégration des anciens combattants, ou en surveillant et en documentant les violations des droits humains pendant les conflits.

Bonnes pratiques : Syrie

L’ Assemblée syrienne des jeunes est une initiative entièrement dirigée par des jeunes, dont la mission est d’autonomiser et de soutenir les jeunes et les réfugiés syriens dans le monde entier, et de construire la paix, le dialogue et l’échange culturel. Parmi de nombreuses autres activités, l’Assemblée syrienne des jeunes s’efforce d’impliquer les jeunes Syriens dans le processus de paix en Syrie et de les aider à faire entendre leur voix dans le processus de paix mené par les Nations Unies à Genève. En outre, elle propose aux jeunes divers programmes et formations liés à la construction de la paix.

• Les jeunes peuvent également participer aux efforts visant à garantir que les différentes formes de conflits violents ne se reproduisent pas ou ne réapparaissent pas. Ils peuvent s’engager directement ou indirectement dans des processus de paix formels et informels, participer à des programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration, et sensibiliser le public aux conflits passés par le biais de campagnes artistiques et médiatiques.

Bonnes pratiques : Yémen

La jeunesse yéménite a joué un rôle clé dans la mise en place d’un processus de dialogue national en 2011. Les représentants indépendants de la jeunesse, qui représentaient 7 % des membres de la Conférence Nationale de Dialogue (CND) visant à élaborer la nouvelle Constitution yéménite, ont travaillé avec les femmes et d’autres groupes de la société civile, ce qui a permis à ce groupe non affilié d’acquérir un rôle significatif dans le processus de prise de décision. Bien que les jeunes soient sous-représentés dans les comités de prise de décision, les principaux résultats du CND liés à la jeunesse peuvent être observés dans trois domaines : l’autonomisation politique, l’autonomisation économique et l’éducation, par exemple, grâce à la création d’une nouvelle autorité indépendante, le Conseil suprême de la jeunesse, dont le mandat est de superviser les politiques publiques. L’État a également accepté de garantir un quota de 20 % de jeunes dans les différentes branches du gouvernement.

Où puis-je en savoir plus ?

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :

• Les Absents de la Paix:  Étude Indépendante sur les Jeunes, la Paix et la Sécurité
• Conférence Mondiale de haut niveau sur les Processus de Paix incluant les Jeunes, Mise en œuvre de l’agenda de la jeunesse, de la paix et de la sécurité : Guide à l’intention des fonctionnaires
• IANYD, Groupe de travail sur les jeunes et la consolidation de la paix, Note pratique : Participation des jeunes à la consolidation de la paix (en anglais)